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LINGANE
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18 avril 2009

Une soirée chez Zanini

17 mars dernier, je vais au Petit Journal Saint-Michel voir Marcel Zanini (et son orchestre).

La cave est pleine, j'ai du mal à trouver une place, moi et ma bière (17 euros la bière, on la savoure lentement, s'il vous plaît !). Finalement, un coin de table me servira de refuge. Entre deux clients, j'arrive à apercevoir Zanini (mais pas l'orchestre).

J'avais déjà vu jouer Zanini deux fois, j'avais été fasciné par l'effet bénéfique que lui offrait la musique. Là ou mon grand-père, à 83 ans, était rouillé, perclu, et d'une vitalité sans cesse déclinante malgré sa belle vie bien remplie, Zanini chante, rit, tape du pied ; vit, quoi.

Ses deux premiers morceaux ne me plaisent qu'a moitié. Je ne suis pas vraiment un jazzfan, préférant le blues, musique qu'il utilisait en abondance dans le précédent concert que j'avais vu. Mais même purement jazz, on ne peut s'empêcher d'être emporté par la vitalité de Zanini.

Le troisième morceau est une chanson sentimentale. Zanini prend sa voix de crooner, les paroles me touchent, malheureusement, je n'en entend que la moitié, puisqu'une tablée de parfaids connards et mufles ont l'impolitesse de parler fort pendant le concert. L'un d'eux ressemblait au sinistre Pierre-Louis Basse, et ça y allait, les rires, les propos ineptes, les bruits de couvert. J'avais honte pour eux. Je me demandais ce qu'en pensait Zanini.

Pas facile, d'ailleurs, je jouer au Petit Journal, entre les clients qui parlent, les cling-cling de couverts, les serveurs qui passent, avec leurs plats en équilibre au-dessus de la tête à Zanini, comment se concentrer ? Pour Zanini, facile, c'est sa passion. Il passera outre les salopards de haut-parleurs (au sens propre du terme) et enchaînera, appelant à lui deux femmes, une blonde de style britannique et une belle brune, la cinquantaine, dont j'admire en passant la démarche très sexy.

Et pendant qu'elles chantent, je regarde encore et encore Zanini, qui suit le rythme. Le mot "illuminé" me vient à l'esprit. Là encore, au sens propre du terme, empli de la lumière de son art. Suivra une sorte de jazz bossa nova qui m'enthousiasme vraiment. Je m'imagine à Petropolis en costume blanc, mettons, au milieu des années 70 (je sais pas pourquoi, la bossa m'évoque toujours 1975). Je n'en dirais pas plus sur ce morceau (dont hélas je n'ai pas retenu le titre), n'étant pas critique musical. Tout ce que je peux dire, c'est les mots qu'il évoque : ouaté, joyeux, sensuel, ensoleillé, rythmé.

Fin du set, Zanini fait quelques blagues qui font des bides (ou alors je n'ai autours de moi que des habitués et il répète sans cesse les mêmes blagues) mais me font beaucoup rire (notamment le "j'ai fait mon service en 1929 comme sous-marinier à Fontainebleau"). Mais il doit avoir un don, cet homme-là, parce que ses bides de one-man-show n'ont pas l'air de bides !

Deuxième set, deux grands moments. Une reprise de Jean Sablon, Un seul couvert, please James. Chanson mélancolique d'un homme désormais seul. Les mufles d'à-côté ont enfin fini de bâfrer et se sont cassés, je peux donc à loisir écouter les paroles. Le morceau n'est pas facile à chanter, mais Zanini s'en sort les doigts dans le nez. La musique est classieuse, évoquant un vieil hôtel décati de Cabourg ou de Lausanne, un peu langoureux. J'écoute les paroles, donc, et je suis ému. Mais pendant le pont, Zanini ajoutera son talk over, passant du gentleman déchu au vieux râleur en charentaise ; et l'auditeur passe des larmes au rire ; et le jazz continue. Superbe!

Enfin, LE morceau : Quitte-moi, encore une fois, je ne suis pas critique musical, mettons que c'est du jazz façon mélopée orientale, un instrumental berçant, envoutant, la version musicale de l'étirement du chat. Et ce n'est pas une reprise, mais une création originale de Marcel Zanini, toute récente.

Je retournerais voir Zanini, malgré la bière à 17 euros et les mufles qui ne connaissent pas leur chance d'écouter ce grand homme de la musique. zanini

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Commentaires
T
C'est exactement ça, un concert de Marcel Zanini, c'est comme une soirée chez lui... tellement c'est chaleureux, swing et apparemment dépourvu de tout stress ou trac.<br /> Une prochaine fois assieds-toi pas loin du piano et observe les échanges burlesques du maestro avec son pianiste, quand il n'est pas en train de traficoter son enregistreur planté sur le dessus du dit piano.<br /> La blonde nordique c'était peut-etre Odile Etaix. Pierre Etaix est de tous les concerts il parait.<br /> D'ailleurs il est question d'un futur spectacle de music-hall avec Zanini et ses musiciens !<br /> http://sites.google.com/site/petitionetaix/pierre-etaix-remonte-sur-les-planches
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