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16 octobre 2009

Jean-Louis Murat, qu'est-ce qui se passe ?

Après l'affreux Charles et Léo et ses ignobles sonorités 1972, après le très oubliable Tristan, après le moyen Taormina, j'attendais avec une certaine apréhension le dernier album ("opus" dit la novlangue idiote du journalisme) de Murat.
Il fallait sans doute voir comme un mauvais présage cet article des Inrocks couvrant d'éloge Taormina (où, mis à part Caillou et Est-ce bien l'amour, il n'y a pas grand chose d'inoubliable. J'ai même été vexé par cet article, je dois dire, puisqu'il disait, grosso modo que l'on "retrouvait le vrai Murat", après les "errances post-Mustango". Merci connard ! Qualifier d'"errances" des chefs-d'oeuvre comme Le Moujik et sa femme, Lilith, Parfum d'acacia au jardin, Moscou, ou de très bon albums comme a bird on a poire et 1829, ça ne fait que confirmer que, de même que certains tombent toujours sur la plus longue file d'attente au Monoprix, moi j'ai la malédiction du critique professionnel, invariablement d'un avis opposé au mien (c'est dire comme je les déteste).

Et le pire, c'est que Murat (réminiscence sans doute d'un vague passé de gauche, ne trouvait rien à redire à ce pignouf des inrocks, qui, sous prétexte d'encenser Taormina, couvrait de boue sa période la plus prolifique, ou la mélodie, l'amour, la sensualité du chant, le rythme syncopé subtil s'assemblaient pour former ces quarante minutes de bonheur par album.

Mais non, trop facile, ces messieurs des Inrocks voulaient le retour du Murat chiant comme une pluie sur Aurillac, un jeudi d'octobre, c'est-à-dire retrouver Dolorès, Vénus, voire, pour les plus hardcore, Madame Deshoulières.

Mais donc, pour vous, chers lecteurs, je vais vous donner ma deuxième impression sur Le cours ordinaire des choses. (En espérant qu'elle soit meilleure que la première...).

Une impression en direct, comme ça, maintenant, tout de suite, paf. Il est 10h02.

Comme un incendie

La mélodie est "facile", c'est-à-dire écoutable, le rythme est plutot bon, le son, bon... de la guitare solo en bruit de fond, on sait, Jean-Louis, que t'aime les Etats-Unis, mais là, heu... ça ne te ressemble pas.

Je remets ma démission

De la chose infernale

Comment faire une chanson

dixit l'auteur. Le texte est très sombre. On a vraiment cette impression (en ce sens ce n'est pas mal réussi) qu'après une période de bonheur, voilà revenu le cours ordinaire des choses. Mais c'était déjà visible dès avant Taormina, puisque ne s'inspirant plus de lui-même, JLM alla trouver refuge chez le bonapartiste Bérenger, chez Baudelaire, chez Léo Ferré, chez Tristan et Iseult...


Falling in love again


ça commence façon country. J'ai rien contre, mais ça ne va pas avec l'Auvergne, désolé.

Le refrain éponyme est chanté assez sexyment. Par qui ? Jolie voix féminine en tout cas.

Mais la mélodie, nardidiou, que c'est mou !

Comme souvent chez lui -mais ce n'est pas très grave-, les paroles sont obscure.

Rythme : aussi mauvais que la mélodie (sauf celle du refrain, je le renote).


M. Maudit


Passons très rapidement sur ce morceau atroce... Encore les lead-guitars, mélodie insipide, paroles de même (rare chez JLM). Il y a même un "pont" en solo digne du pire rock-FM des années 80...


Chanter est ma façon d'errer


Nous sommes toujours dans la tristesse peu mélodique, mais là, les paroles sont très belles. Mais comment apprécier un amour perdu sur fond de guitare country ?  Le rythme est très mou. Mais bon, je le répète, c'est pas Obispo, Benabar ou Tartampion qui serait capable, dans la France de 2009, d'écrire les mots suivants :


Mon cœur est sorti de la ronde

Chanter est ma façon d’errer

 

Je suis au marécage interne

L’appartement où tout se noie


Chaque mot chevalier errant

Tombe sans fin aux fonds poisseux

 

La chair s’ouvre avale l’air

D’un autre temps vit de déchets

De nostalgie en abandon

Inconsolables on a chanté

 

Aucun fauve ne reviendra

C’est un royaume de l’oubli

C’est une construction privée

Qu’on réserve aux dieux interdits

 

L’obscurité m’entoure Solange

Rien de nouveau Margot

Cher ange garde ton orange

Chanter est façon d’être en haut

 

Tout est féroce tout est ailleurs

Tout est royaume ensanglanté


Allons à l’inimaginable

Où beauté cesse d’exister

Amour j’ai perdu ton image

Aimer est chercher ton reflet


Lady of Orcival


Bon, je vais arrêter de noter la présence de la guitare coutry tout droit sortie de Stand by your man, je crains qu'elle ne soit là jusqu'à la fin de l'album. Là encore, mélodie inexistante, la chanson se traîne mollement. Pas de petite labiale ou consonne sensuellement chantée, rien, le fleuve gris coule doucement pendant 4'31". Paroles obscures (une gymnaste suicidaire?). Pour oublier un peu cette grisaille, rendons hommage au titre et voyons à quoi ressemble le village d'Orcival :

orcival


16H00, qu'est-ce que tu fais ?


(Pause : je prend mon petit-déjeuner (lentilles à l'émincé de canard -je mange ce que je veux, hein!-), et j'interromp cette pénible écoute, je vais manger en écoutant Moscou, tiens, histoire de me passer de sublimes chansons)

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