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LINGANE
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3 janvier 2010

Déficit et budget de la France (1789-1945-2009)

Lorsqu'on est pas comptable, croyez moi, trouver des chiffres clairs sur les comptes de la nation (état, collectivités locales, autres machins auxquels je ne songe même pas puisque je ne suis pas comptable) relève de la mission impossible. Lire les comptes de la nation, c'est d'un chiant, mais d'un chiant ! Outre le vocabulaire aride, le style est lourd et vraiment pénible.

Les chiffres que vous allez trouver ci-dessous sont donc, hélas, incomplets. J'eusse aimé connaître le montant de la dette publique pour 1789 : pas moyen. Idem pour l'ensemble des recettes et des dépenses de toutes les administrations pour 2009 : je n'ai pu trouver que les chiffres de l'Etat.

Mais, vous allez voir, c'est instructif, et passablement effrayant.


1789

Les recettes : 472 (on parle ici en unité de compte, donc franc, euro, livre, peu importe, il s'agit de donner un ordre de grandeur)

Les dépenses : 633

Déficit : -34 %
(rapporté aux recettes, et non au PIB, ce critère pernicieusement rassurant)

Le service de la dette représente 261, soit 42 % des dépenses et 55 % des recettes.


(source)

louis_xvi_1


1945

Recettes : 176

Dépenses : 390 (dont 175 pour l'armée)

Dette publique : 1800 (soit 10,23 années de recettes fiscales)

Déficit : -122 %

source : Mémoires de Guerre du général de Gaulle

DE_GAULLE



2008

Accrochez-vous, parce que les chiffres suivants, vous allez pas les entendre souvent énoncés sur TF1 ou dans Le Monde !

Recettes : 291

Dépenses : 433

Dette publique : 1327 (soit 4,56 années de recettes fiscales)

Déficit : -49 %

(source)

SARKO


Commentaires :

Par rapport à 1945, la dette publique est proportionellement moindre (5 années de revenus en 2008 contre 10 en 1789), mais à l'époque, les dépenses de l'armée, très fortes, pouvaient être facilement réduites une fois la guerre terminée et le taux d'imposition était très bas alors qu'aujourd'hui, il est quasi-impossible d'augmenter fortement la pression fiscale sous peine d'asphyxier l'économie. Et les dépenses militaires ne représentent plus que 36 milliard sur un total de dépenses de 433 milliards (soit 8 %, contre 45 % en 1945).

Par rapport à 1789, le déficit est d'ores et déjà plus important qu'à la veille de la Révolution et alors que nous sommes en temps de paix !


Pire, on pourrait se dire qu'au moins, ces fortes dépenses sont utiles à la collectivité, mais il n'en est rien.

Voici, en pourcentage, les postes de dépense les plus importants :

Remboursement du capital de la dette (chiffre très difficile à trouver, et qui ne rentre même pas dans les comptes du budget comme dépense, mais comme des "variations du bilan" (???) : 85 milliards (chiffre à la louche, le chiffre exact était de 80 en 2007, j'ai été sobre, compte tenu de la crise en ne l'augmentant que de 5 milliards...)

Bon, y'a trop de parenthèse, je le refais en plus clair, avec juste le pourcentage par rapport aux dépenses

-Remboursement du capital de la dette : 19,5 %
-Remboursement des intérêts de la dette : 10,5 %
-Salaires des fonctionnaires : 27,5 %
-Dépenses de fonctionnement : 8 %

Last but not least : -Investissement : 3,12 % (et oui, les fameux "routes, écoles, hopitaux, machintruc, qu'on nous rabache tout le temps pour justifier tout impôt "citoyen", et ben voilà : investissement 3,12 % vs pognon refilés aux capitalistes : 30 % et aux électeurs du PS : presque 30 % aussi. Voilà résumé l'UMPS !

Dans le détail, l'Etat dépense 14 % pour l'éducation (avec le brillant résultat qu'on sait...), 8,5 % pour la défense (dont des opérations super utiles en Afghanistan...), 5,5 % pour la recherche et...l'enseignement supérieur (encore!). (C'est vrai qu'on manque d'étudiants dans ce pays... - mille pardon pour ce déplorable accès d'ironie).

D'un autre côté, seulement 6 milliards dépensés pour la justice, mission pourtant essentielle de l'Etat. Quand à la culture, on sait quelle portion congrue le ministère apporte à l'entretien du patrimoine (qui devrait pourtant être sa mission principale, plutot que de subventionner l'art contemporain ou de vaseuses associations).


SARKOJOG1

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SARKOJOG



















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Commentaires
L
cher postiches (pourquoi ce lien sans intéret dans vos coordonnées?), je ne suis pas sûr que nous ayons besoin d'être saignés à blanc. Je vous promet que lorsque j'aurais retrouvé l'énergie mentale de faire un billet quotidien sur Lingane, j'en ferais un sur la fiscalité et les économies possibles
P
Si seulement nous avions un gouvernement responsable ... la hausse d'impôt est inéluctable, plus nous attendrons, plus elle sera violente ! Peut-être que le gouvernement devrait aussi songer à mettre en place la TVA sociale, à augmenter la TVA même de très peu, à supprimer la loi TEPA, à remettre la TVA à 5.5% dans la restauration ! Enfin je sais pas, qu'il bouge quoi, qu'il travaille, qu'il fasse quelque chose, parce qu'à s'entêter dans ses propositions débiles, on va vraiment prendre cher ! Quant à la suppression des niches fiscales, si on prend l'exemple de la loi Scellier, la supprimer est une belle idiotie, car cela va amplifier d'autres problèmes (absence de logements pour les étudiants, logements sociaux, etc)
E
Lorsque l'on parle de dette publique, on parle généralement de la dette brute ou dette Maastricht. Il est vrai qu'elle n'a cessé d'augmenter depuis 30 ans, mais c'est une vision qui ignore :<br /> <br /> - Les dettes contractées par les municipalités, les départements, les régions, dont l'Etat se porte caution.<br /> <br /> - Les créances détenues par l'Etat qui viennent se soustraire à la dette brut pour calculer la dette nette.<br /> <br /> - Surtout les dettes non comptabilisées au titre des dépenses sociales.<br /> <br /> La cause principale de l’endettement croissant des Etats est un changement dans les règles de création monétaire. <br /> <br /> Quand un état est en déficit il peut couvrir son déficit soit :<br /> <br /> - En augmentant les impôts<br /> - En faisant augmenter la masse monétaire ce qui crée de l’inflation<br /> - En s’endettant auprès d’un tiers (public, haute banque, Etats étranger)<br /> Avant 73, la France finançait son déficit par l’inflation, stimulant la demande privée et anticipant sur les besoins en équipement public. Puis, quand elle avait accumulé des déficits elle dévaluait le franc ce qui nuisait aux détenteurs du dit franc mais qui profitait aux acteurs économiques qui avaient bénéficié de la relance d’Etat. En 73 ce système prend fin et la dette explose.<br /> Après 45, Bretton woods rattache toute l’Europe de l’ouest à la FED sur le plan monétaire. Mais les « banksters » ne peuvent pas créer de la monnaie sans garantir l’étalon-or du dollar. En 50 le système se dérègle sous la pression de la FED qui crée trop de masse monétaire. En 66, l’étalon or n’est plus qu’une fiction. Un accord est passé entre les différentes banques centrales pour faire sauté ce verrou sous l’égide de la FED et la Banque d’Angleterre. De Gaulle s’y oppose. Etrangement, deux ans plus tard c’est Mai 68 qui surgit de nulle part (ou plutôt d’outre-Atlantique) pour faire sauter De Gaule. <br /> De Gaule out l’étalon-or saute. Plus rien n’encadre l’émission monétaire de la FED (c'est-à-dire des banques privées qui en forment l’ossature). <br /> Par l’intermédiaire du régime des changes flottants on arrive à la situation qui veut que l’Etat ne peut plus créer de masse monétaire pour rembourser sa dette mais doit emprunter à des tiers privés l’argent qui servira à cet effet. Prêt à intérêt évidemment, à taux variables, fixés arbitrairement par les « banksters ». Or si la France avait pu elle-même financer sa dette brute en créant sa masse monétaire, celle-ci serait presque nulle. Aujourd’hui la dette brute française correspond à la valeur des intérêts qu’elle doit à des « banksters » véreux atlanto sionistes !<br /> <br /> Moralité : <br /> <br /> Un Etat sensé ne doit jamais se délester de son pouvoir régalien de battre sa propre monnaie.<br /> <br /> Ne jamais faire confiance aux anglo-américains qui ont déjà coulé la monarchie (et donc la France) sous Louis XV par l'entremise du système de Law !<br /> <br /> Bien à vous.
T
C'est vrai qu'à chaque fois qu'on ose maugréer contre une hausse d'impôt ce sont les hopitaux, les crèches, les routes, les infrastructures en gros qui sont avancés pour nous faire taire. <br /> <br /> On omet, bien sûr, de lister les frais un peu moins gratifiants pour les contribuables: <br /> le bonus de B.Tapie, le renflouement des banques (internationales), les rétrocessions dans les ventes d'armes, le CarlaOne de Sarkozy, les grèves payées dans la fonction publique, les subventions pour spectacles subversifs, le financement des commissaires du peuple (Halde, licra, cran...) , les putes de Copenhague à je ne sais combien la passe.
E
Je pense qu'il s'agit clairement d'une "victime" et non d'une "consentante". Elle a effectivement méritée sa médaille, ne serait-ce que pour l'attouchement et aussi (même surtout) pour la photographie qui a immortalisé la scène, faisant passer cette dernière (la scène) à la postérité.<br /> <br /> Je comprends, au demeurant, votre répulsion bien légitime !
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