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LINGANE
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LINGANE
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7 janvier 2010

psychologie des médecins

J'ai toujours éprouvé des sentiments ambivalents vis à vis du corps médical. Songez-y plutôt. Voilà des gens qui passent leur vie à voir des malades, la souffrance, la mort, de la bidoche, des cadavres disséqués pendant les études ; des gens qui savent que les bonnes nouvelles sont toujours provisoires et que la maladie, la mort, gagnent toujours à la fin.

A première vue, on pourrait se dire "quel dévouement", "quel courage", 'quelle abnégation", "que ferait-on sans eux", etc.

Certes, certes...

Mais tout de même, les médecins sont ils des êtres humains ? Eprouvent-ils des sentiments ? Et en cas de réponse positive, comment font-ils pour ne pas craquer. Vous pourriez vous occuper de maladies de peau bien dégueulasses, vous ? Ou enfoncer votre majeur toute la journée dans des culs hemorroïdés ? Ou encore mieux, les grands brûlés ! Les enfants grands brûlés ! Mmm! Quelle ambiance !

Donc soit ce sont des espèces de monstres froids ("combien de morts aujourd'hui ? - "300 cas, docteur" - "OK. On va faire un tennis ?").

Ou alors...hypothèse bien plus terrifiante, des sadiques qui adorent vivre au milieu des pleurs, grincements de dents et hurlements de damnés. Non mais je vous demande un peu : quel sorte d'être peut trouver amusant la dissection de cadavres (je sais même pas si ça a une odeur, et je veux pas le savoir !), le maniement du bistouri, inflliger des piqûres et allez savoir quoi d'autre que je n'imagine même pas.

Et pourtant, face à eux, du roi au plombier, tout le monde se fait petit, parce que le médecin sait. Et s'il sait pas, vous n'avez aucun moyen de vous en rendre compte.

Idem à l'hôpital. Vous tombez dans une dépendance telle que la plus immonde connasse (*), si elle est infirmière, vous lui lècheriez la main (car c'est d'elle que dépend la fréquence de vos pilules ou le changement de votre machin qui vous injecte du liquide, là -je ne me souviens pas du nom, peu importe). En cas d'énervement face à la douleur, vous la ravalez, car vous avez besoin de la bienveillance des infirmières.

(Au passage, petite réflexion légèrement hors-sujet : avec le déficit budgétaire annuel + le remboursement des soins aux immigrés, même clandestins), combien de chambres d'hôpital pourrait-on construire ? Il est lamentable que nous devions partager une chambre -on est pas à la colo, oh, éh!- avec un gosse braillard, avec un vieux qui passe sa journée à regarder Question pour un champion ou un téléfilm allemand ou bien -expérience personnelle- avec un malade de l'estomac qui racle sa bile juste quand vous allez manger, beurk.)

En conclusion :

gotlib08

méfiez-vous des médecins !

(attention : le médecin typique ne ressemble pas souvent à la figure ci-dessus, hélas, il cache bien son jeu, l'enflure)

(*) Ce n'est jamais le cas des infirmières que j'ai pu fréquenter, si elles me lisent, je les embrasse


*

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Commentaires
H
un truc écrit il y a longtemps, pour vous donner une idée de notre (beau) métier:<br /> <br /> "Mr B. est mort. Brutalement. J’aimais bien Mr B. Je le suivais depuis des années pour une cardiopathie sévère. Mr B, qui n’avait pas d’enfants avait une hantise : mourir avant sa femme. La femme de Mr B., nonagénaire également, est atteinte d’une forme de démence et était progressivement devenue dépendante de son mari et des différentes aides que nous avions pu mettre en place (aide ménagère, kiné, infirmière, etc..). Mais Mr B. anticipait et redoutait par-dessus tout que sa femme se retrouve seule, sans lui, après sa mort. C’est fait, Mr B. est mort le premier, son épouse a du être placée en urgence dans un foyer adapté, c’est-à-dire couches, déambulateur, bouffe communautaire, après-midi festif avec quelques intermittents déguisés en clowns. Dépendance absolue. Misère.<br /> <br /> Un dimanche matin, jeune externe au CHU, petit-déj croissants, ragots, outrance habituelle et heureuse avec des gens avec lesquels j’aimais travailler. Bruits de freinage en urgence puis de tôle froissée, appels au secours devant l’entrée des urgences : une 330 break pliée, un homme en sang et en pleurs qui s’extirpe de l’habitacle puis ouvre la portière arrière. Sur le plancher, un jeune garçon dans une mare de sang, inerte. Accident de chasse à quelques kilomètres de l’hôpital, coup de fusil dans le creux axillaire. Le gamin était mort pendant les quelques minutes du parcours, saigné à blanc. Deux heures de réanimation, de massage cardiaque, de défibrillation, de voies centrales, de transfusions, de solutés de remplissages, puis stop. J’ai toujours l’image de ce gamin, nu, étendu, exsangue. Une mort violente, indue, de plus. Le pire n’est pas là. Le pire c’est le visage du père et du petit frère dans la salle d’attente. Ils savent déjà.<br /> <br /> Une de mes premières gardes de réanimation dans un petit hôpital périphérique. Un vieil homme en œdème pulmonaire sévère, sorti quelques jours plutôt de réanimation ou il avait été intubé et ventilé pour la même raison. Faut-il refaire tout ça. Pour moi, non. J’appelle son fils, anesthésiste, qui me rejoint prés de son père encore conscient. Il n'a rien dit, a gardé la main de son père dans la sienne, les larmes aux yeux. On peut apprendre beaucoup en une nuit.<br /> <br /> Mme S. a trente cinq ans, deux petites filles de cinq et trois ans, un mari officier dans la marine et un cancer du sein métastasé avec une extension au péricarde, d’où sa présence dans le service de cardiologie ou je travaillais à l’hôpital des armées à Toulon. Mme S est condamnée à court terme, elle le sait. Son mari aussi. Tous les matins, visite avec le chef de service, infirmières, etc...Paroles rassurantes, apaisantes, protocole d’examens complémentaires fondamentalement inutiles, demi mensonges, demi vérités. Représentation ordinaire. On s’y fait assez bien, c’est le boulot. Par contre, le regard du mari et des deux petites filles dans le couloir, on ne s’y fait jamais. Il sait que sa femme va mourir, il fait front pour ne pas pleurer devant ses filles et sa femme peut-être. Nous aussi.<br /> <br /> Il y a des matins comme ça."<br /> <br /> et donc l'odeur des cadavres, c'et trés particulier: douceatre, formoleuse, un peu sucrée, écoeurante+++, le genre qui colle à la peau pendant deux jours même avec 4 douches! hé hé!
T
Le dessin... on dirait Choron qui aurait emprunté la tenue veston-noeud-pap à qui nous savons de Marseille !<br /> <br /> A propos de médecin. Je suis allée un jour d'octobre 2009 me faire vacciner contre la grippe saisonnière (pas la gouvernementale) chez mon médecin de famille (depuis 25 ans). De santé plutôt robuste, j'ai toujours eu tendance à me moquer de ce généraliste à 35 euros la consult de dix minutes, passée à papoter gentiment sur l'avenir de nos enfants respectifs. <br /> Le lendemain de ma visite, j'apprends que le bon docteur a succombé dans la nuit à un AVC.<br /> C'est là que je réalise que je ne lui avais jamais demandé, en 25 ans : Et vous, docteur, comment allez-vous ?
L
à la différence de leurs corps, les âmes femelles sont impénétrables...
J
Votre remarque sur la dissection me rappel une anecdote. Dans ma fac il y avait la possibilité de passer un "certificat de sciences criminelle" (vous savez pour faire comme dans la série "les experts), et bien pleins d'étudiants s'y inscrivaient (c'était en plus de son cursus normal), pour le simple plaisir de pouvoir assister à des autopsies de cadavres humains (ça faisait partie de la formation). Sur la trentaine d'inscrits à ce "certificat" on dénombrait 29 personnes de sexe féminin... <br /> <br /> Encore plus terrifiant non ?
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