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LINGANE
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1 février 2010

le parcours du combattant du mal de dents

Je sais, je sais, j'aurais du m'en occuper dès que ça a commencé à merder, mais que voulez-vous, on ne se refait pas.

Topo : mes dents de sagesse sont mal foutues, (l'une d'elle s'est même désagrégée sans douleur, elle me démangeait, j'en ai arraché des bouts, morceau par morceau, pour finir par la cherry on the cake : un morceau de nerf mort. Je suppose que comme moi, vous n'aviez jamais vu de nerf humain et bien sachez que c'est rose chewing-gum, élastique et solide comme l'acier. C'est une sensation étrange de s'arracher un de ses propres nerfs. Ce que je je comprend pas, c'est que certes ce nerf était mort mais il devait être rattaché à un autre nerf qui lui devait être vivant et bien pourtant, rien senti, même pas mal).

Ça, c'était la dent de sagesse droite du haut. Passons à la gauche du bas. Celle-là n'a pas d'abcès mais pousse sur les autres dents, façon rangée de dominos.

C'est toujours très subjectif, la douleur. Mettons que cette douleur (qui était intermittente ces derniers mois) s'est réveillée il y a 8 jours, dimanche dernier. ET, ce qui est curieux, c'est que sur l'échelle de l'intensité, la douleur est plus forte qu'une migraine, mais moins pénible. Je ne saurais expliquer ce phénomène. Quant à le décrire...je ne suis pas Balzac ou Houellebecq.

Et voici le parcours du combattant (effectué avec une douleur constante dans la bouche, remember!).

Lundi 25 janvier

Je me réveille après une nuit de deux heures de sommeil, me traînant comme une loque toute la journée. Le soir, je me décide à aller au service stomatologique de l'hôpital le plus proche. Réponse du cerbère : pas de service de nuit. "Allez voir à la Pitié Salpétrière", qu'on me dit. Bon...

Je vais traîner du côté des urgences. Après une attente de plusieurs minutes au milieu de cas graves, je me sens gêné de me pointer en ces lieux avec mon petit bobo (je vois avec effroi un type allongé avec cette sorte de papier alu doré, je me demande s'il ne s'agit pas d'un grand brûlé, ma hantise depuis toujours).
Mais baste, comme on ne s'occupe pas plus du "grand brûlé" que de moi, je franchis la ligne rouge peinte sur le sol, car j'en ai un peu ras le cul de voir les grosses infirmières papoter ou passer devant moi comme un serveur de resto dans Edika.
Et là je tombe sur un spécimen, un cas d'école de ce qu'il faut bien nommer, malgré les lois liberticices en vigueur dans notre sale beau pays de Républiquefrançaisie, une tantouze. C'est bien simple, on eût dit qu'il sortait d'un backroom, tout était graisseux chez lui, peau, cheveux, vêtements, yeux. Limite je me demandais s'il sentait le sperme.
Je lui demande donc s'il ne serait pas possible en urgence de me filer un calmant quelconque. Réponse négative bien sûr. (M'a-t'il prit pour un drogué en manque ? Je pense pas, mais bon...).
Lui aussi me vante la Pitié Salpétrière. Je sais vaguement que c'est situé rive gauche. Il est presque minuit, je me sens moyen motivé pour le trajet, tant pis...


Asterix


Mardi 26 janvier

J'ai dormi trois heures. Je n'en peux plus. Dire que je dois aller faire ma séance de kiné cet après-midi. Puis le soir, l'interview de Soral pour ER. Je me demande comment je vais faire.
Progrès toutefois, il y a deux ou trois ans, j'aurais tout annulé, là non.

La séance de kiné n'est pas un calvaire (pensons aux grands brûlés et aux mineurs de fond...) mais hurmpf quand même.

Je prend rendez-vous en urgence chez mon médecin traitant. Il me prescrit un truc nommé PROPOFAN. Je fonce chez le pharmacien et lui demande même un verre d'eau pour prendre la drogue immédiatement. Psychosomatiquement, je sens que ça va mieux.

Le soir, je vais chez Soral. À la rituelle question "ça va ?", je répond que j'ai une rage de dent. Je sais, je sais qu'il a pensé que j'étais encore en train de me plaindre, mais je n'ai pas pu résister à la tentation de donner de moi l'image du type qui va au turbin malgré la douleur. Je crains de n'avoir pas été convainquant dans le rôle.
L'interview se déroule très bien, mais c'est normal, c'est mon boulot. Il faut bien assurer dans un domaine quelconque.

Il fait un froid polaire, je découvre que si le thé chaud atténue la douleur, le froid, même léger, l'aggrave d'une manière difficilement soutenable (je n'écris pas "insoutenable", puisque ça l'était, soutenable, j'ai horreur des superlatifs mal placés). Résultat, je me retrouve comme un con à marcher avec la main posée sur la bouche et la joue gauche, mais mieux vaut passer pour un con que de souffrir. (Bien que, parfois, ne pas vouloir souffrir vous fait passer pour un con, mais nous quittons là le domaine médical pour entrer dans le social).

Mercredi 27 janvier

La douleur s'aggrave, malgré l'ajout de deux cachets de doliprane au PROPOFAN
J'en ingurgite deux doses, comme prévu, ça calme, mais très légerement, la douleur est toujours là.

Une amie me conseille un organisme nommé SOS Dentiste. J'en ignorais l'existence. Je prend rendez-vous avec une standardiste à la voix souriante. Je l'aurais embrassée. Dieu bénisse les standardistes gentilles, vous êtes les saintes de notre époque standardisée béton-verre-acier-rentabilité-messagerie vocale, mesdames !

Rendez-vous donc ce mercredi à 22h15. Je me vois déjà avec une dent arrachée, ce divin trou de non-douleur, cette absence qui se fait agréablement sentir, bref, avec ma 1ere dent arrachée.

Hélas, non seulement SOS dentiste est situé à Pétaouchnock (dans le XIIIe), non seulement il fait ce froid dont j'ai décrit plus haut les effets sur mes nerfs, mais en plus il y a eu confusion, bref, une heure d'attente à lire Le Figaro Madame ou Paris Match (il n'y a que chez mon médecin traitant qu'en plus de trente ans d'existence, j'ai pu lire une presse digne de ce nom. Sachez donc que dans le XIXe arrondissement de Paris, existe un médecin qui possède Courrier International dans sa salle d'attente).

L'ambiance donnée par la chaleureuse standardiste est confirmée par la dentiste qui m'ausculte. Comme moi, elle aime bien bavarder, et ne se formalise pas lorsque je lui parle de mon côté hypocondriaque. Elle m'informe qu'en plus de pousser n'importe comment, ma dent de sagesse débile possède (horreur !) une carie !

Mais le pire, c'est qu'elle ne peut pas m'arracher cette salope de dent. Il faut suivre tout un protocole à base d'antibiotiques et de bains de bouches pendant une semaine. Je suis un peu inquiet, moi qui n'ai pas du prendre d'antibiotiques depuis le gouvernement Raymond Barre (une sorte de sirop rose au gout vaguement réglisse, si je me souviens bien).
Bon, je quitte l'établissement. Vite ! Trouver la pharmacie sise près du métro Tolbiac assez vite pour ne pas louper le dernier métro. (rien qu'à l'idée d'exposer ma dent de sagesse à ce froid glacial pendant plusieurs kilomètres, je tremble).
Tolbiac, pharmacie OK. Remontée dans le métro. Correspondance Place d'Italie. Correspondance République. Ouf ! Il reste l'ultime rame de ma chère ligne 3. Le cocktail des 4 médicaments fait effet.


Jeudi 28 janvier

Je constate avec inquiétude que le médicament uniquement consacré à stopper la douleur ne contient que 20 gélules. À raison de 6 par jour, je ne pourrais pas tenir jusqu'à la fin du traitement antibiotique (6 jours)....Surtout que je n'en prend pas 6, mais 8.

Je prend rendez-vous chez le dentiste recommandé par mon médecin traitant. Rendez-vous mercredi prochain, 16 heures. Je crois comprendre qu'il me faudra faire un panoramique. Je ne comprend pas pourquoi. Il a des yeux, ce dentiste, merde ! Si cette dent est foutue, ne faisons pas de chichi, purge, purge, purge !


Vendredi 29 janvier

Deuxième séance de kiné hebdomadaire.... Je me traîne comme une loque. Ces antibiotiques me font dormir le jour, et la douleur me réveille aux aurores.

Il ne me reste que deux ixprim (les trucs antidouleur)...


Samedi 30 janvier

Impossible de profiter de quoi que ce soit. Ni regarder de bons films ni lire Naissance de la France, le gros livre de belle édition que j'ai acheté hier en sortant du kiné (800 pages, reliure cuir, dorure sur la tranche, 15 euros seulement, pas pu résister), ni rien.

Et en plus, je dois, sur obligation familiale, faire les soldes. Le truc abominable, surtout avec un mal de dent.
Je dégote à Madélios un superbe truc (tunique? t-shirt manche longue, tunisienne? Mon manque de vocabulaire vestimentaire est un vrai handicap social) à 64 euros au lieu de 135. Ma mère, bien sûr, pousse de haut cris, gâchant mon plaisir (pour une fois que j'achète un vêtement...).

L'absence du ixprim se fait sentir le soir.


Dimanche 31 janvier

Après tout, il n'y a pas marqué le nombre de plaquettes de ixprim, sur l'ordonnance. Je file donc à la pharmacie de garde, en espérant pouvoir m'en procurer. Hélas, quand il n'y a pas de nombre de boites précisé, c'est qu'il s'agit d'UNE seule boite. La pharmacienne réussit tout de même à me fourguer une pâte anesthésiante (gout fraise...) qui, malgré son prix exorbitant (6 euros pour quelques grammes) ne produit aucun effet !

(vous comprenez maintenant, chers lecteurs, pourquoi, depuis quelques jours, ce blog était surtout fait de copier-coller d'auteurs ou de clips importés)


Lundi 1er février

Un doute atroce me prend : et si le dentiste de mercredi lui aussi m'annonçait que pour je ne sais quelle raison, il ne pourrait pas m'enlever cette putain de dent de sagesse. Ne va-t'il pas me dire que sans panoramique, il ne peut rien faire ?

Je téléphone à la sympathique dentiste de mercredi dernier qui me dit que je peux me faire faire le panoramique dans un centre près de chez moi, remboursé par la CMU (ce truc bien pratique, mais hélas valable aussi pour les non-français, ce qui est une aberration).

Je téléphone donc au Centre, qui, lui, me demande une ordonnance.

Vais-je pêter un cable ? Oui? Non? Non.

Je téléphone au dentiste (pas celui de mercredi dernier,mais celui avec qui j'ai rendez-vous mercredi prochain, vous suivez, là?) qui ne veux pas que je fasse de panoramique à l'avance. Je vois venir gros comme une maison que finalement il faudra en faire et que désolé, vieux, ta dent, tu vas la garder encore X jours...


* * *



Moralité : heureusement que je n'ai pas d'abcès et d'infection à la dent, parce que la notion d'urgence me paraît assez dévaluée, concernant la douleur, dans notre pays.


1736078522
lui au moins a résolé ses problèmes dentaires



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Commentaires
S
Le monde entier est une tapette, sauf Soral.
S
A mon avis Soral pense que tu es une sacrée tapette, non??<br /> <br /> M'enfin courage, les dents c'est chiant....Vivement la retraite et le dentier!
S
c'est rien tu dois avoir les dents qui poussent denis
M
« … si j'avais l'accent pied-noir et la religion juive ! »<br /> <br /> Eh bien, vous voyez bien, vous n'êtes pas si mal tombé !<br /> <br /> [Je me demande si je ne suis pas en train de faire de l'humour juif, là…]
M
Il n'y a personne qui mente comme un arracheur de dents dans votre entourage?<br /> Sérieusement, bon courage! Et on a bon espoir pour mercredi.
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