les conneries de Nietzsche et Oscar Wilde
Trente ans, ça fait trente ans que je subis, que mes oreilles subissent, que mon esprit subit ces phrases idiotes, ces phrases débiles, ces phrases automatiques prononcées d'un ton infatué de cette sale race dont j'ai souvent parlé ici : les petits malins.
Phrase numéro 1 : "ce qui ne me tue pas me rend plus fort". Dieu ! A-t-on jamais prononcé paroles plus ridicules, plus grotesques, plus pontifiantes ? Combien de fois l'avez-vous entendue, cette scie lamentable, hein, combien ?
Car enfin, il y a deux manières d'entendre "ce qui ne me tue pas".
- soit Frédéric parlait des blessures non mortelles (ou des maladies, enfin ce genre de trucs)
- soit Fredo parlait du fait que le corps et l'âme vivaient un moment sans violence physique ou morale
- soit Frédo parlait de paroles blessantes
Bien.
Dans le premier cas, désolé, mais perso, si je me retrouvais brûlé sur tout le corps au troisième degré, ou bien tétraplégique ou bien atteint d'une maladie de peau bien dégueulasse que tout le monde gerbe à vous voir ou même seulement si j'avais une bonne grosse gastro, je voudrais bien que ce gros con de boche pré-nazi m'explique en quoi ça me rendrait plus fort.
Hein Freddy, explique, vas-y, explique, explique comment si tu te retrouve comme un légume dans un fauteuil roulant ou bien sur un lit de douleur entouré de pensements fourrés de ce liquide gluant qui soulage la douleur de la brûlure, là (le nom m'échappe), ou bien même sur ta cuvette de chiotte à te vider les intestins d'une coulée de lave marron-tiède, en quoi ça te rend plus fort, ducon ?
Dans le deuxième cas, lorsqu'il ne se passe rien, ni traumatisme physique ou moral, raté aussi, t'es toujours pas plus fort, t'es juste plus proche de la mort qu'à la minute qui précède. Toujours pas de trace des surpouvoirs de surhumme de surcon de surphilosophe boche pré-nazi que tu es, abruti.
Enfin, dans le dernier cas, si tes parents t'ont traité comme une petite crotte étant enfant, ou bien si tes petits camarades de collège ont fait de toi leur tête de turc, ou si ta vie sexuelle adulte ressemble à un roman de Michel Houellebecq, là non plus, certes, t'es pas mort, mais t'es en rien plus fort, pignouf !
Mais non, malgré ces évidences dont je rougis d'être obligé de devoir les rappeller, rien à faire, il y a encore des Nietzschéens (ceux de gauche, les nazis refoulés ; ceux de droite, les nazis qui se croient intellos) qui cachent, derrière leur lèchage de cul de ce migraineux qui finit sa vie en couche-culotte derrière sa moustache grotesque, leur amour secret de la loi du plus fort.
Montrez-moi un nietzschéen, je vous montrerais un masochiste qui s'ignore.
alors, tu te sens plus fort, là, ducon ?
Seconde scie, celle d'un auteur bien plus sympathique, qui a notamment écrit des lignes magnifiques sur l'art de la critique ou sur l'horreur de l'accent américain, mais qui est, hélas, surtout connu pour cette phrase typique du petit malin, je cite, deux points, ouvrez les guillemets et calmons-nous :
"Je résiste à tout sauf à la tentation"
Ai-je, ai-je vraiment besoin de montrer la totale ineptie de cette phrase ?
t'es sympa Oscar, mais t'es lourd quand tu fais ton Beigbeder
Comme j'aime bien le rythme ternaire, j'aurais bien aimé faire un billet avec un truc genre "top 3 des citations qui me gonflent", mais là, sur le coup, je n'ai pas de troisième qui me vienne à l'esprit (pas trop sûr du subjonctif, mais bon, mon rayon c'est l'Histoire, pas la grammaire, hein)
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