Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LINGANE
Publicité
LINGANE
Derniers commentaires
Archives
12 mai 2011

Une idée économique

Parfois, on ne trouve pas le sommeil, on pense, on cogite, on gamberge et des idées nous viennent. Il faut toujours se méfier des idées noctures, mais il faut encore plus redouter de ne pas les noter.

 

Bon, nous savons tous que le problème des sociétés par actions, c'est qu'elles contribuent à augmenter le prix des produits finis et à comprimer les salaires à cause de la part du gâteau qui revient aux actionnaires.

Mais l'on sait aussi qu'une société étatisée, à la soviétique, sans l'aiguillon du profit, devient vite dépassée, mauvaise, bonne à jeter.

Mais l'on sait aussi qu'une société nationalisée genre économie mixte 1)c'est ruineux pour l'Etat, obligé de la racheter rubis sur l'ongle 2)c'est inefficace, les nouveaux dirigeants étant souvent de hauts fonctionnaires qui vont "pantoufler dans le privé" (on voit là le mépris de la caste énarchique pour l'entreprise !).

On sait enfin que si l'Etat nationalise et supprime, de fait, l'actionnariat, il y a un problème pour la création ou le développement des nouvelles entreprises qui auront besoin de capitaux (l'extrême-gauche, par exemple, base toujours ses thèses débiles comme si il y avait un nombre n d'entreprises, fixé pour l'éternité).

Pour ce dernier point, je suggère que l'Etat remplace l'investisseur potentiellement actionnaire en prenant le contrôle des banques (et pourquoi pas une banque nationale unique ?). Pour éviter que l'argent de l'Etat soit dilapidé dans des projets farfelus, les décideurs bancaires seraient intéressés aux bénéfices de la société à qui ils accorderaient des capitaux. Bien sûr, tout cela serait à développer, mais c'est un vulgaire boulot technique. Mon boulot à moi, c'est de fournir les idées.

Pour les autres points, je propose ceci :

  • nationalisation sans contrepartie (en d'autres termes : confiscation, avec modulation toutefois : l'ex-actionnaire serait remboursé des parts qu'il a investi dans la société, à échelle de 1 à 10 ans, selon la hauteur de la somme) de toutes les sociétés par actions basées en France
  • Les éventuels bénéfices seraient désormais répartis comme suit : une part pour les salariés, une part pour l'Etat, une part pour l'investissement.
  • Le plus haut salaire (celui du PDG) ne pourrait excéder 500 fois la valeur du plus bas salaire distribué en France dans ladite société
  • Le nouveau PDG se verrait attribuer la société à titre personnel, société transmissible à sa descendance. On a toujours constaté que les entreprises familiales étaient à la fois plus prudentes et plus rentables que les autres (bref, la monarchie prendrait la place de l'oligarchie dans le monde entrepreneurial).
  • Si ce nouveau PDG demande une recapitalisation de sa société (c'est-à-dire, clairement, plus de pognon pour investir) il serait responsable sur ses fonds propres d'éventuelles pertes causées par ce nouvel investissement nécessitant une augmentation de capital. En contrepartie, il recevrait un fort bonus en cas de succès.

 

Nous aurions ainsi des sociétés mieux gérées, des salariés mieux payés, des revenus plus élevés pour l'Etat (et donc des taxes plus faibles pour les particuliers) et...et j'ai oublié l'éventuel 4e avantage (il est 6h55 et je n'ai pas dormi)

Le problème le plus difficile à résoudre selon moi est la sélection du futur patron de l'entreprise. Décider qui mérite le plus, qui est le plus compétent pour diriger une grosse société à vie et transmissible à la descendance, ce n'est pas chose aisée. Mais là encore, c'est juste un problème technique.

Il faudrait aussi voir comment combiner la nationalisation des banques (même si, en tout cas, l'Etat et les contribuables en retireraient de considérables avantages, puisque les intérêts bancaires iraient dans la poche de l'Etat, ce qui serait toujours ça de moins à demander aux citoyens et étrangers de France).

 

Je suppose que cette idée (comme toutes les idées du PSR) subira surtout des critiques et beaucoup d'indifférence, mais bon, seuls ceux qui proposent subissent la critique. (Et devraient être les seuls légitimes à critiquer autrui, si vous voulez mon avis).

gotlib_rab

 

*

*

*

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Pas mal, comme idée. Juste deux objections :<br /> - "Le plus haut salaire (celui du PDG) ne pourrait excéder 500 fois la valeur du plus bas salaire distribué en France dans ladite société"<br /> Pourquoi un taux aussi élevé ? 500 fois le salaire le moins élevé, c'est démentiel ! Avant le remplacement du capitalisme productif par le capitalisme financier, il était excessivement rare de voir une rémunération excédant 100 fois le plus petit salaire. Et même Henry Ford (je crois) assurait qu'on ne pouvait pas se fier à une entreprise où le patron gagnait plus de 20 ou 30 fois le salaire le plus bas.<br /> Tu devrais revoir très à la baisse cette estimation.<br /> Et puis aussi : pourquoi le PDG devrait-il recevoir le plus haut salaire ?<br /> <br /> - "Le nouveau PDG se verrait attribuer la société à titre personnel, société transmissible à sa descendance. On a toujours constaté que les entreprises familiales étaient à la fois plus prudentes et plus rentables que les autres (bref, la monarchie prendrait la place de l'oligarchie dans le monde entrepreneurial)."<br /> Là, j'ai une grosse objection : quid des sociétés qui fonctionne sur un autre modèle ? Certaines entreprises coopératives, notamment dans le sud de la France, ont un statut un peu particulier : bien qu'officiellement, elles soit des sociétés par action classiques, 100% des parts sont détenues par les travailleurs et les dirigeants sont élus par les actionnaires (donc les travailleurs) suivant la règle 1 homme = 1 voix. Et ça fonctionne suffisamment bien pour être encore en place depuis Marcel Barbu et même s'être exporté chez nos voisins européens et même aux États Unis d'Amérique, dans de nombreux "déserts industriels" de la "rust belt".<br /> Quant à la prudence des sociétés gérées familialement... va en parler aux Vendel, tiens !
Publicité