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LINGANE
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22 septembre 2009

notes dépareillées sur vieux carnet

C'est tout de même étrange, un blog quand on y pense. Le mot, déjà, fait assez bâtard. Assez laid aussi. J'emploie souvent, je le note en passant, les mots "plutôt", "assez", "mais bon", "cela dit". Et les parenthèses, et mes chers tirets. Plutôt (tiens!) curieux si l'on songe que la plupart des gens qui me connaissent, ou qui me lisent ici, me voient, je pense, comme une personne intolérante, ou pour le moins primaire, binaire, aux avis tranchés, jamais traversé par le doute. Mais je ne peux leur jeter la pierre, puisque moi aussi je juge la plupart des gens comme cela. Je les imagine figés, indestructibles, inconvertissables, impropre à mon cher prosélytisme. Ceux que je juge plus bêtes ou moins cultivés que moi, je me dis qu'ils n'ont pas les moyens de changer d'avis. Ceux que je juge plus intelligents ou plus cultivés, je me dis que je n'ai pas les moyens de leur faire changer d'avis.

Beaucoup de gens se foutent de l'opinion des autres, moi non. J'aime les connaître, tout comme j'aime connaître la psychologie et la personnalité de ces mêmes gens -mais c'est un autre sujet. Je veux ici dire que j'aime les faire changer d'avis. Ou du moins j'adorais ça, avant. Depuis, je limite mes ambitions à faire changer ceux qui ne sont pas trop éloignés.

Ceux qui le sont trop -éloignés-, j'évite désormais la discussion, l'échange, c'est une perte de temps. Quand ce n'est pas la mauvaise foi, c'est la totale différence de grille de lecture qui rend les arguments inaudibles (de leur part, du moins, car les grilles de lecture, c'est mon rayon, je connais celle du trotskyste, celle du nazi, celle du libéral, celle du social-démocrate ou celle du démocrate-chrétien ; celle du prolo qui croit connaître mieux la vie parce qu'il travaille de ses mains et "connais les difficulté" de la vie ; celle du bourgeois qui n'a pas de complexe car "il a bossé dur pour réussir et les autres n'ont qu'a faire pareil" ; celle du musulman qui voit sa religion blâmée de toute part, ses nations dirigées par des corrompus et ses correligionnaires peu nombreux aux bonnes places ; celle du juif qui s'estime persécuté, qui pense que même bourré de fric ou adulé et célebre ou replié dans ses HLM du XIXe arrondissement, il pourra être craint, respecté, admiré, mais jamais aimé ; celle du noir qui voit les nations noires invariablement aux dernières places en terme de richesse, et la part noire d'une population invariablement aux derniers rangs, mis à part les bourgeois qu'aiment tant les séries télé, le noir qui voit le mec de gauche le nommer "black", comme si "noir" était une couleur interdite, le même mec de gauche qui n'osera pas dire à ce noir qui agit mal qu'il agit mal, ça doit donner envie de tout fracasser -sans parler du noir qui voit le mec de droite lui dire doctement que "nègre" est un mot normal, agréé par le Littré, faux-cul! ; et je connais la grille de lecture du "petit blanc", comme disent les médias sans la moindre mauvaise conscience (cf. chapitre "black"), celui qui vit dans un village abandonné de Dieu et de la poste et de la banque et de l'épicerie, celui qui croupit dans un immeuble ideux du Calaisis, celui qui se voit tous les jours attribué le rôle de mini-Hitler, le seul sensément capable de racisme, car il est bien connu que gitans, juifs, arabes, chinois, noirs, japonais, incas ne sont génétiquement pas racistes (comme la lecture de l'hebdomadaire Marianne vous l'apprendra, si vous apprenez à bien lire ce magazine).

Je capte toutes ces grilles de lectures, et bien d'autres encore. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir la mienne, mais la renforce, mais me rend fou de rage, aussi, parfois, parce que je suis làs, souvent, de comprendre ce que les autres veulent dire, mais que ce ne soit pas réciproque.

Et pourtant, malgré cette louable compréhension de l'idéologie d'autrui, pour je ne sais quelle raison -celle que je cherche sans doute en écrivant ces lignes-, je me sens blessé, au sens propre, de lire une opinion opposée à la mienne. Je ne comprend pas pourquoi le fait de lire telle critique négative sur un film, un livre, un homme, une idée, etc. qui me tient à coeur me rend physiquement malade. A tel point qu'il m'est de moins en moins possible de lire ne serait-ce qu'une simple liste de "0 étoiles" sur un film que j'aime sur Allociné.

Il n'y a pourtant rien de politique dans une critique virulente de, par exemple, After Hours, mon Scorsese préféré, mais rien à faire, ça m'énerve.

(j'ignore totalement ou je vais aboutir dans ce texte, qui part dans tous les sens. "Manque de rigueur", me disaient invariablement mes profs. Je parlais de blog, au départ, puis de tolérance, ou plutôt de compréhension d'autrui pour finir sur des critiques de films)

Etrange, oui, le blog. Cet endroit ou, surtout ici, on parle à peu près de tout, de l'idéologie bonapartiste à Secret Story en passant par les éoliennes, les boulangeries dégueulasses, etc. (vous connaissez la liste puisque vous le lisez déjà, ce blog). Oui, on y parle à peu près de tout sauf de vie privée. A la fois parce que c'est ridicule (puisque ça ne sert à rien), improductif (puisque ça ne change pas la réalité), néfaste (puisque des gens sans scrupules se servent toujours de vos failles privées pour démonter malhonnêtement vos idées publiques, alors que ça n'a rien à voir), et indécent (puisque peu intéressant pour le lecteur).

Et pourtant, parfois, la tentation est grande de cèder à ce travers lamentable. Notons que certains blogs ne parlent que de ça. Je ne les lis pas, puisque, comme je le disais plus haut, ça ne présente aucun intérêt. Notons aussi que lorsqu'un blog parle de vie privée, c'est pour en narrer les mauvais côtés (que celui qui connait un blog parlant d'une nage dans le bonheur me jette le premier parpaing -les pierres sont trop précieuses maintenant pour êtres gaspillées à être jetées sur moi, mais les parpaings, allez-y, sans hésiter, il faut génocider le parpaing, sans garder les petits).

Et puis se plaindre est une politique pour tout dire assez nulle. Ami lecteur, si tu va mal, il n'y a que deux choses à faire, d'abord comprendre, et puis agir.

Il n'y a que dans les films ou les séries que le héros s'assied sur le ponton, par une belle nuit étoilée, et que la personne que le héros voulait voir apparaître apparaît. Je sais, j'ai essayé. On pourrait écrire un court essai là-dessus, dont le titre (universitaire) serait "de l'inutilité de la paresse sentimentale dans les boums de la fin des années 80, traité d'antiapologie de la pose du jeune garçon solitaire en soirée".

* * *

Certains d'entre vous se seront peut-être demandé ce que signifiait la devise "ni bon ni brute" figurant en haut de ce site. Mis à part l'évident hommage à Eli Wallach, Sergio Leone et à ce bon Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez (dit : "le porc").

Et bien justement, (ici un paragraphe tellement nul que je le censure carrément, je crois que le mieux est de laisser parler la poésie, mais je dois préciser que j'ai connu ce poème d'Adalbert de Chamisso (1781-1838) dans un film, et non dans un livre, je ne peux donc pas me la jouer "je lisais des poètes romantiques allemands à vingt ans", âge auquel j'ai entendu les phrases qui vont suivre. C'était en 1993, la fin d'une époque, celle des premières amitiés, du premier amour, de l'illusion que nous vivions les "conséquences du choc pétrolier", mais un âge qui fut vécu, lui, contrairement à mes quinze ans)


Français en Allemagne, allemand en France,
catholique chez les protestants, protestant chez les catholiques,
philosophe chez les gens religieux, cagot chez les gens sans préjugés,
homme du monde chez les savants, pédant dans le monde
jacobin chez les aristocrates, chez les démocrates, un noble, un homme de l'Ancien Régime ;
je suis un étranger partout
je voudrais trop étreindre et tout m'échappe

*

favela_haitila_d_fense





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Commentaires
Y
Préambule :<br /> <br /> Je me rends compte qu'on peut vouloir porter un signe de paix pour deux raisons : <br /> 1- parce qu'on est un homme bien, un homme de paix ; on célèbre donc ce qu'on est.<br /> 2- pour équilibrer ce que l'on est, pour "calmer la bête" en quelque sorte. On modifie ce qu'on est.<br /> <br /> Dans un cas, on est en effet ce qu'on montre au monde. Dans le second, on n'est pas ce que les autres croient quand ils voient ce symbole ; mais il y a un malentendu, car on utilise ce symbole pour soi-même.<br /> <br /> Et cela est vrai pour tous les symboles, qu'ils soient de paix ou autres.<br /> <br /> Développement :<br /> <br /> La raison naturelle pour laquelle on se crispe à l'approche d'une critique négative portée sur un chose qu'on aime est fondue dans le même métal. <br /> <br /> Parce que la critique en question nous rend triste qu'un autre ni ne connaisse ni ne puisse pas connaître la même joie que soi. <br /> <br /> Et parce que cela signifie qu'autrui EST différent.<br /> <br /> D'abord, il est naturel de se crisper ainsi. Ce n'est pas un mal étrange du tout. C'est le caractère d'impasse de cette crispation annoncée qui agace, et non pas la crispation elle-même. Le fait que cette crispation est le contrepoint qui signale une critique qui ne sert à RIEN. Bref, ce n'est pas l'existence d'un problème, mais ET l'absence d'un remède pour le dépasser ET l'absence d'une recherche d'un tel remède.<br /> <br /> Ce constat-là équivaudrait alors au constat du fait banal que nous soyons .. imparfaits (alors qu'on voudrait bien ne pas l'être). <br /> <br /> "Alors qu'on voudrait dormir paisiblement, on doit se relever". <br /> <br /> D'une certaine façon, c'est aussi l'agacement devant les germes de l'éternel recommencement, de la poussière qui revient sans cesse, de la quasi promesse qu'on n'en verra jamais le bout. L'agacement au spectacle de notre condition d'homme post-prométhéen, post-eden, quand (dieu)(nous a fait "cadeau" de ce poil à gratter!<br /> <br /> Pour moi, j'interprète aussi ce type de situation comme un signal d'alerte, le signal qu'on approche d'un cas de casus belli. <br /> <br /> Or vu que notre société moderne en est pleine (de ces cas), on finit par avoir le crâne baigné de messages d'alerte qui ne nous laissent pas en paix. Et comme ils sont irrésolubles par nature (de même qu'un verre d'eau est à moitié vide ou plien et que les deux propositions sont vraies), eh bien il reste 2 solutions, alternatives : soit on se replie sur soi pour essayer de diminuer la quantité de ces agressions sociales qu'on perçoit ; soit on se relève, on se prend la pluie en pleine gueule, et on casse tout !<br /> <br /> Surtout que je pense que, jusqu'à un certain point, le cas du verre d'eau n'est pas irrésoluble. Ni donc celui de vivre dans une société en compagnie de gens avec lesquels on n'est pas d'accord.<br /> <br /> En effet, il en a été de même entre lespartisans de l'onde et ceux de la particule pour expliquer le comportement de la lumière. Il s'est trouvé .. qu'ils avaient tous les deux raisons. Que leurs approches respectives abordait une des deux facettes d'un même "objet". Et qu'il se trouvait que si on abordait l'objet par sa face A, alors on ne pouvait pas l'aborder par sa face B (et vice-versa). Chacun excluant l'autre, donc.<br /> <br /> Or vous savez bien, qu'en tant qu'êtres humains stupides et imparfaits, sujets à l'orgueil de soi, les hommes ont tendance à donner crédit à leur expérience, à leur première impression.<br /> <br /> Il se trouve donc que les gens dans une société vont aller dans le parti A ou le parti B selon leur éducation, leur naissance et leur expérience perso, alors que sur cette question A|B, ils ont TOUS les deux raison !<br /> <br /> Il se trouve aussi qu'une forme de société, selon l'orientation de ses médias dominants à telle époque, et selon son histoire, va plus provoquer l'afflux vers une interprétation (face A) que vers l'autre (face B). Et plus ou moins vite. Créant une illusion de victoire chez les premiers, alors que la disparition des seconds signifierait aussi la leur simultanément (comme si on criait victoire de scier la branche qui nous retient en vie, mais sans avoir conscience de se suicider).<br /> <br /> Voila je m'arrête là, désolé si trop long. J'ai un rendez-vous.<br /> <br /> Comprenne qui pourra.<br /> <br /> PS : (désolé si "préambule" et "développement" font formel mais vu que le préambule n'a en apparence rien à voir avec la suite, c'est une façon d'apporter un peu d'ordre là où il semble ne pas y en avoir).
B
Il manque, j'ai la nette impression, une grille de pensée qui sévit sur pas mal de sites: celle des gens qui, se croyant investit d'une mission éminemment salutaire à laquelle tout le monde se doit d'adhérer, n'hésitent pas, sous des prétextes dont tout un chacun comprend à demi-mot les influences des HLPSDNH, à distribuer d'une façon pour le moins catégorique, et à les contrôler au plus près, les seuls couloirs de discussion possible afin d'une part, de redonner confiance à tous les FDS un peu paumés, et surtout de ne pas horrifier une certaine population qui... que... Bref. Les Noirs et les Arabes, les Japonais ou les Chinois, les Turcs et les Iraniens... pas de problème: haro sur le baudet, à la 12.7 ou ou couteau, au rasoir national ou à la hache...Par contre, jamais aucune allusion concernant les jugements de Nuremberg qui nous ont amené aux folles lois mémorielles, pas un mot, même emprunt d'une certaine sympathie sur le sionisme, compoantes israélienne ou diasporique, ne rien dire sur les origines financières mondiales, à tout le moins Française.<br /> Sinon, c'est le couperet,la censure.<br /> Et quant on lit, sur Fdesouche entre autres, qu'il faut débarrasser la droite nationale de ses éléments perturbateurs nazifiant ou gauchisant, on ne peut que sourire, au vue de la position politique de Marine Le Pen encensée un peu partout,et de son copinage avec un certain Mr Gaubert.<br /> On ratisse large au F.N<br /> Mais, en fait, ce n'est pas la question essentielle. A la limite, on peut en sourire, même. Ce qui me fait bondir, c'est justement cette grille de pensée de ces gens qui se plaignent de certaines conséquences tout en en faisant l'impasse sur les causes, volontairement ou non, pour ne pas déplaire. Tartufferie.<br /> Y aurait-il une ré-information sélective ? :lol:<br /> <br /> PS : j'aime toujours tes remarques, rarement haineuses, souvent humoristiques.
J
Je trouve ton article plutôt cohérent et je comprends assez bien ce que tu veux dire, mais c'est sans doute parce qu'on a des "sensibilités" assez proches.<br /> <br /> Moi aussi quand quelqu'un critique quelque chose que j'aime, je le ressens dans ma chair. Pareil quand j'entends qu'on affirme des choses parfaitement fausses ou au contraire qu'on nie avec aplomb des évidences. C'est pour ça aussi que j'ai de plus en plus de mal à regarder le JT, ou à lancer des conversations sérieuses avec la plupart des gens. Ca fait tout simplement trop mal.<br /> <br /> Quant au poème, je ne le connaissais pas (je n'y connais d'ailleurs pas grand chose en poésie), mais je le trouve vraiment magnifique, il transcrit très bien l'impression permanente de ne pas être en phase avec le milieu dans lequel on évolue, chose que je ressens que trop fréquemment...
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