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LINGANE
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15 mars 2009

drame de la boulangerie à Ménilmontant & antisémitisme bernanosien

N'ayant pas réussi à dormir de la "nuit" (c'est-à-dire entre 5 et 7h30 du matin, où de guerre lasse et d'oreiller usagé, je décidais*** de me lever), c'était l'occasion idéale pour profiter du soleil matinal, une denrée que je n'avais plus vue depuis juillet dernier. Je reviens donc de la boulangerie avec un gâteau (un "cake", me corrige la boulangère, qui m'a sérieusement gonflé à me demander deux fois en deux minutes ce que je voulais. Si je le savais je te le dirais dans la seconde, radasse ! A quand le retour de la peine de mort pour les commerçants interventionnistes ?).

Plus précisément, un gâteau aux poires (j'adore les gâteaux aux poires, j'en ai mangé un autre récemment somptueux bien que fort laid d'aspect, ou non seulement trônaient les poires, mais aussi de la banane écrasée et du rhum). N'étant pas pâtissier, je ne saurais vous décrire la pâte. BREF, un gâteau aux poires.

Rentré chez moi, je me prépare un petit thé (twinings earl grey), j'attrape une cuillère lorsque soudain, c'est le drame. Le gâteau est cuit, d'aspect mais au goût, mon Dieu ! au goût, j'avais l'impression de manger de la pâte (par "pâte", j'entend la substance semi-liquide de couleur blanc-jaune ; par ailleurs c'est dingue la récurrence du circonflexe depuis quelques lignes).

Voilà donc une boulangerie réputée, enfin, disons, installée, dans le plus beau quartier du XXe arrondissement, dans le pays non pas des droits de l'homme mais de la gastronomie ; voilà une boulangerie, donc, qui propose à sa clientèle un produit digne de l'usine Tricatel. Signe de déclin, pensais-je. D'autres signes s'étaient manifesté depuis la dizaine d'année que je fréquente ce quartier.

images

Oh, rien à voir avec les pages faits divers du journal local, je ne pense pas aux tags, à la violence et tous ces trucs qui font le bonheur des JT, non, je veux parler de l'évolution du petit commerce. En dix ans, j'ai vu disparaître

- 1 bar-tabac (le seul tabac qui restait ouvert assez tard)

- 1 bar-restaurant, le Béarn, ou l'on mangeait une assez honnête entrecôte-frites pour pas cher.

- 1 charcuterie fine

- 1 tabac-presse

- 1 maison de la presse

- 1 restaurant chinois

- 1 épicerie "arabe"

...et j'en oublie.

Ces commerces ont été remplacés par

-une boutique de fleurs (à la place du Béarn)

-un tabac (à la place du tabac-presse), tenu par une sorte de modèle-type du connard malpoli et, je le crains, raciste (envers les blancs)

- une pharmacie (à la place de la maison de la presse)

- une boutique de fruits et légumes chers (à la place de l'arabe du coin)

- un fast-food "chinois" (à la place de la charcuterie fine)

- un café (à la place du bar-tabac)

- une chicha (fumerie arabe qui empeste la guimauve rose dans toute la rue)

D'autres commerces dont je ne me souviens plus on laissé la place à d'autres fast-food, kebabs parfois, chinois le plus souvent.

Bref, on peut constater en dix ans une défrancisation du quartier et son remplacement par une sorte de mix "immigration et troisième âge" (rapport au nombre moindre des tabacs et à la pharmacie). Ce n'est qu'une esquisse bien sûr, et j'apprécie certains de ces nouveaux commerces (le "fruit et légumes" est cher, c'est vrai, mais j'y trouve des produits plus savoureux ; le kébab de la rue des pyrénées est bien meilleur que les autres que j'ai pu tester), mais l'évolution d'ensemble me chagrine un peu.

Enfin bon, j'étais donc avec mon gâteau pas assez cuit, lorsque je me suis mis à lire causeur (j'aime bien lire en mangeant).

Après avoir dégusté quelques articles de Marc Cohen et Basile de Koch (brillants journalistes), après m'être bien marré à lire l'interview de Dantec, je tombe sur cet article d'un dénommé Luc Rosenzweig. Ce journaliste, ancien du "Monde" (aïe !) m'avait déjà passablement énervé dans un autre papier consacré à Rommel dans lequel l'ex du "Monde" se ridiculisait assez sérieusement (lisez les commentaites, j'ai la flemme de détailler, mais en gros, Rosenzweig donnait des leçons de stratégie globale à Rommel).

Mais revenons (et finissons, je n'ai plus l'habitude d'écrire autant) à l'article de notre ancien rédacteur du "Monde", consacré à Edouard Drumont et Georges Bernanos. J'adore Berrnanos, je n'ai jamais lu Drumont (le conspirationnisme, outre son manque de logique et son incompatibilité avec la théorie du chaos, présente en plus le désagrément d'être parfaitement déprimant).

Et là, second drame de la matinée (espérons que les Anglais mâterons l'équipe nike-république française à Twickenham cet après-midi, ça m'évitera la réalisation du pénible dicton "jamais deux sans trois"). La première phrase de l'article de Rosenzweig contient une telle quantité d'erreurs, de mensonges, de haine et de bile en si peu de lignes, que...que... et bien que rien, justement. Ce salopard continuera à publier ses merdes, ses mensonges resteront impunis. Ce n'est rien, me direz-vous, y'a des choses plus importantes dans la vie. Je sais, mais quand même !

Enfin, bon, je cite LA phrase qui m'a énervé :

De Georges Bernanos, antisémite catholique repenti, on se souvient du “Hitler a déshonoré l’antisémitisme !” par lequel il rompit, pendant la seconde guerre mondiale, avec ses amis de l’Action Française, englués dans la Collaboration.

Alors, dans l'ordre :

1) Bernanos ne s'est jamais "repenti" de son antisémitisme

2) Bernanos n'a jamais associé particulièrement son antisémitisme au catholicisme (on sent là la volonté de l'auteur de taper sur l'Eglise)

3) Bernanos n'a pas rompu "pendant la seconde guerre mondiale" avec "ses amis de l'AF", mais en mai 1932

4) l'Action Française ne s'est jamais "engluée dans la Collaboration" (les Collaborationnistes auraient au contraire volontier fusillé Maurras au poteau, comme tout honnête homme cultivé le sait, mais visiblement pas un ancien collaborateur du "Monde")

bohlwinkel

Georges Bernanos en 1955 (archives de M. Luc Rosenzw.)

Bref, quatre erreurs en une phrase, la première en plus. A ce niveau-là de crasse, ce n'est plus de l'incompétence, c'est de la malhonnêteté pure et simple (ou alors un "point aveugle" psychiatrique). Dans tous les cas, cette incompétence, ou cette malhonnêteté, ou quoi que ce soit, cela restera impuni et ce sale type continuera à pérorer.

Gâteau pas cuit, calice à lie.

***ne me demandez pas de corriger la possible faute de conjugaison, d'ailleurs je ne sais même pas quel temps j'ai employé pour l'occasion.

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