Royauté vs République (2)
Je vous copie-colle un long commentaire publié sur Fdesouche par un fervent républicain, et ma réponse.
Philippe Landeux |
Je me réjouis comme tout le monde de ce sondage qui ne fait que confirmer ce que seuls les crétins ignoraient.
Mais une question a été posée : les Français soutiennent-ils l’équipe
de France ? Pour ma part, outre que je me fous du foot, il n’y a plus
d’équipe de France. Ce serait donc dur de la soutenir.
Enfin, il est particulièrement pénible d’entendre certains cracher
systématiquement sur la Révolution, sur la République sous prétexte que
d’autres les invoquent alors qu’ils ignorent tout de la première et
trahissent eux-mêmes la seconde. Ce n’est pas le modèle d’intégration
républicaine qui a échoué, mais l’abandon de ce modèle
assimilationniste (sans parler de l’abandon du bon sens) face à
l’arrivée des Africains et des Nord-Africains qui a conduit à l’échec
que nous constatons.
Quant à la Révolution, à laquelle nous devons tout le contenu du
patriotisme (drapeau, hymne, devise, idée de nation, territoire,
langue, idée de souveraineté du peuple et de souveraineté nationale,
etc.), et aux révolutionnaires, qui était d’un patriotisme exemplaire
et d’une trempe à toute épreuve, il est non seulement ridicule de les
calomnier mais cela est d’autant plus absurde de la part de gens qui,
finalement, tiennent le même discours qu’eux. Tous ceux qui aujourd’hui
comprennent que la patrie est en danger et qu’il n’y a de salut que
dans un sursaut populaire et une réaction violente reprennent à leur
compte ce que les révolutionnaires ont dit et fait. Il serait temps que
les nostalgiques de la monarchie révisent leur histoire et remettent de
l’ordre dans leurs idées. On ne peut pas cracher sur ceux qui, hier,
s’appuyaient sur le peuple et défendaient la France contre toute
l’Europe et contre les ennemis de l’intérieur (les « vendéens » entre
autres) et prôner aujourd’hui des référendums, avant le recours à la
violence, pour stopper l’invasion étrangère et déjouer les ennemis de
l’intérieur (bo-bo, gauchistes, racaille). Dans ce combat, les
nostalgiques de la monarchie sont bien plus proches qu’ils ne croient
des nostalgiques de la République : hormis la question d’un monarque,
ils ont les mêmes idées, le même but et les mêmes ennemis. Face à ces
derniers, ils doivent unir leurs forces au lieu de se diviser sur des
questions importunes.
Pour appuyer mes dires, je voudrais mettre sous vos yeux quelques phrases d’une étonnante actualité.
« Et comment Cloots pouvait-il s’intéresser à l’unité de la République,
aux intérêts de la France ; dédaignant le titre de citoyen Français, il
ne voulait que celui de citoyen du monde. Eh ! s’il eût été bon
Français, eût-il voulu que nous tentassions la conquête de l’Univers ?
» Robespierre, 12 décembre 1793.
« Peuple, souviens-toi que si, dans la République, la justice ne
règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l’amour
de l’égalité et de la patrie, la liberté n’est qu’un vain nom. Peuple,
toi que l’on craint, que l’on flatte et que l’on méprise ; toi,
souverain reconnu qu’on traite toujours en esclave, souviens-toi que
partout où la justice ne règne pas, ce sont les passions des
magistrats, et que le peuple a changé de chaînes et non de destinées.
« Souviens-toi qu’il existe dans ton sein une ligue de fripons qui
lutte contre la vertu publique, qui a plus d’influence que toi-même sur
tes propres affaires, et que, loin de sacrifier cette poignée de
fripons à ton bonheur, tes ennemis veulent te sacrifier à cette poignée
de fripons, auteurs de tous nos maux, et seuls obstacles à la
prospérité publique.
« Sache que tout homme qui s’élèvera pour défendre la cause et la
morale publique sera accablé d’avanies et proscrit par les fripons ;
sache que tout ami de la liberté sera toujours placé entre un devoir et
une calomnie ; que ceux qui ne pourront être accusés d’avoir trahi
seront accusés d’ambition ; que l’influence de la probité et des
principes sera comparée à la force de la tyrannie et à la violence des
factions ; que ta confiance et ton estime seront des titres de
proscription pour tous tes amis ; que les cris du patriotisme opprimé
seront appelés des cris de sédition, et que, n’osant t’attaquer
toi-même en masse, on te proscrira en détail dans la personne de tous
les bons citoyens, jusqu’à ce que les ambitieux aient organisé leur
tyrannie. Tel est l’empire des tyrans armés contre nous : telle est
l’influence de leur ligue avec tous les hommes corrompus, toujours
portés à les servir. Ainsi donc, les scélérats nous imposent la loi de
trahir le peuple, à peine d’être appelés dictateurs. Souscrirons-nous à
cette loi ? Non : défendons le peuple, au risque d’en être estimés ;
qu’ils courent à l’échafaud par la route du crime, et nous par celle de
la vertu. » Robespierre, 8 thermidor an II (26 juillet 1794). Deux
jours plus tard il montait à l’échafaud. Les pourris et les bourgeois
l’emportaient… ils règnent encore.
Robespierre est le méconnu de la Révolution. Mais qui a intérêt à étouffer son souvenir en travestissant le personnage ? On croit avoir tout dit en le traitant de dictateur (lui qui n’a jamais eu de pouvoir personnel) comme les hébertistes et dantonistes modernes croient aujourd’hui discréditer les patriotes en les traitant de fascistes.
La vieille farce de la république défendant “la patrie” en danger…lol…Suffit de relire Rivarol, qui décrit jour par jour les évenements de 1789. Dès 1789, les révolutionnaires payés par l’anglais et par les Orléans, super-populaire on le voit, se disent le parti des “patriotes”, non par défense de la France mais parce que considérant que l’assemblée nationale EST la patrie.
Ensuite, si la france s’est retrouvée en danger, c’est bien parce que la convention jacobine (girondins et montagnard d’un commun accord, sauf Robespierre, sans doute l’homme le plus estimable -ou le moins répugnant- du lot) a DECLARÉ la guerre à l’Autriche (qui était devenue notre alliée face aux Prussiens et aux Anglais depuis un demi-siècle, mais les républicains bien ringards en étaient resté aux guerres de Richelieu et surtout haïssaient la catholicité de l'Autriche)
Quand aux symboles ah oui ! facile de dire qu’ils sont républicains,
c’est la logique même puisque la boue révolutionnaire a TOUT détruit de
l’ancienne France (de la vraie France) : les lys dans la pierre : détruits ! ; les
académies (et après elle se vente d’avoir créé des “instituts”…oui mais
sur la ruine des académies !) : supprimées ! ; les tombes des rois : profanées ! ; la mémoire de notre
histoire : oubliée ! ; louis XVI : diffamé par saint-just comme ayant massacré 8000
personnes en 1788 (???) !
Quand à l’accusation de “nostalgiques” de la monarchie, je la
renvoie aux accusateurs, car eux aussi sont “nostalgiques” de leur
république idéale, qui n’a pu subsister, jusqu’en 1930 environ, que par
le substrat, par la mentalité de l'ancienne France.(cf. la controverse entre Jules Ferry sur la morale qui serait enseignée dans l'école laïque, et la réponse de Ferry "mais la morale de nos pères, monsieur !"... Sauf que cette morale ne se basait nullement sur la république ou la laïcité). On peut d'ailleurs faire un parallèle entre une République vivable parce que substrat ancienne France et une société libérale vivable parce que substrat d'Hommes ne visant pas que leur intérêt immédiat, comme l'écrivait Jean-Claude Michéa. Parallèle qui se poursuit par la République invivable des Hommes républicains et la société libérale inhumaine des Hommes purements libéraux en esprit.
La vraie République, imbéciles ! c’est aujourd’hui. Contemplez son oeuvre, c’est la vôtre, ô robespierristes intransigeants, c’est la vôtre ô dantonistes coulants, c’est la vôtre ô barrassiens pourris, c’est la vôtre, ô sanguinaires hébertistes !
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